La préservation de la biodiversité est un enjeu qui est très souvent évoqué dans les sujets d’actualité, mais savez-vous réellement ce dont il s’agit ? Quel est le lien entre notre alimentation et la biodiversité ? Et si protéger la biodiversité commençait dans notre assiette ?
La biodiversité concerne l’ensemble du vivant sur terre, de la diversité génétique (comme la diversité des variétés de pommes), en passant par la diversité des espèces (comme la diversité des fruits), jusqu’à la diversité des écosystèmes (comme la diversité des forêts). Lorsque l’on parle de la biodiversité pour l’agriculture et l’alimentation, on désigne l’ensemble des végétaux, animaux et micro-organismes au sein des systèmes agricoles (culture, élevage, forêts, aquaculture ou pêche) qui contribuent de près ou de loin à notre alimentation.
La richesse de cette biodiversité est essentielle pour l’environnement et pour la santé des consommateurs : elle préserve à la fois les écosystèmes qui cohabitent et vivent en équilibre, et permet de fournir l’intégralité des nutriments essentiels aux consommateurs pour se maintenir en bonne santé.
La biodiversité de notre agriculture et de notre alimentation s’appauvrit
En 2019, la FAO (L’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) a publié un rapport sur l’état de la biodiversité agricole et alimentaire dans le monde, tout en rappelant la nécessité de la préserver.
A l’échelle planétaire, 6 000 espèces végétales sont cultivées à des fins alimentaires. Or, saviez-vous que parmi ces 6 000 espèces, seulement 9 d’entre elles représentent 66 % de la production agricole totale ? On observe en effet une réduction de la diversité végétale dans les champs des agriculteurs, au profit de quelques espèces majoritaires, comme le blé, le maïs ou le riz. L’alimentation des trois quarts de la population mondiale repose seulement sur 12 espèces végétales différentes, alors qu’il en existe des centaines. C’est pourquoi, nos régimes alimentaires ne sont pas assez diversifiés. De plus, les monocultures (production d’une seule espèce végétale sur une grande surface) appauvrissent les sols, les rendant moins fertiles et favorisent la présence de maladies, ravageurs et plantes indésirables. L’appauvrissement de la biodiversité menace donc la sécurité alimentaire sur le long terme.
L’élevage et la pêche font également face à une perte massive de biodiversité. Sur les 7 745 races de bétail locales répertoriées par pays dans le monde, 26% sont menacées d’extinction. Près du tiers des stocks de poisson sont surexploités.
La perte de biodiversité ne s’arrête pas là, elle touche également les milliards d’espèces d’insectes et de micro-organismes qui contribuent aux services écosystémiques essentiels à l’alimentation et à l’agriculture. Saviez-vous que 35% de la production agricole mondiale dépend directement des insectes pollinisateurs ? Et que ces précieux insectes protègent également les cultures des attaques d’insectes ravageurs ? Pourtant, 17% d’entre eux sont menacés d’extinction à l’échelle mondiale.
Protéger la biodiversité pour l’agriculture et l’alimentation permet d’assurer notre sécurité alimentaire et c’est l’affaire de tous ! En effet, chacun a le pouvoir, à travers ses choix alimentaires, d’impacter la biodiversité. On vous livre ici nos conseils !
Diversifier ce qu’il y a dans l’assiette
Intégrer un plus grand nombre d’espèces végétales dans son assiette (céréales, légumineuses, fruits et légumes) est un excellent moyen pour inciter les producteurs à diversifier leurs cultures et donc préserver la biodiversité pour l’agriculture et l’alimentation. C’est aussi miser sur plus de goût et de nouvelles expériences culinaires !
Changer son choix de grandes céréales habituelles, blé et riz, pour en découvrir de nouvelles… Par exemple, vous pouvez remplacer la semoule de blé par du quinoa ou du millet dans le taboulé ou le couscous. Au petit-déjeuner, optez pour des flocons d’avoine ou de sarrasin. Vous pouvez également utiliser de nouvelles farines dans vos préparations sucrées et salées, comme la farine d’épeautre, de sarrasin, de seigle ou encore de blé ancien.
N’hésitez pas à associer ces céréales avec des légumineuses pour un apport en protéines complet. Les légumineuses sont promues par la FAO comme une nouvelle source d’énergie alimentaire ayant un énorme impact bénéfique sur la biodiversité. Les légumineuses possèdent en effet la particularité de capturer l’azote contenu dans l’air pour produire des composés azotés, les sols gagnent alors en fertilité. Vous pouvez cuisiner des lentilles corail sous forme de dahl, une délicieuse recette indienne, ou bien des haricots blancs en potage façon minestrone, ou encore des pois cassés en velouté avec des légumes de saison.
Découvrir de nouvelles variétés végétales et races animales
Des milliers de variétés de blés, de pommes, de tomates, des centaines de races de poules ou de vaches adaptées à chaque région et usages ont été sélectionnées au cours de l’Histoire. Par exemple, on compte 3 000 variétés de pommes, pourtant on en trouve seulement une dizaine sur les étalages de supermarchés français. Préserver cette diversité génétique nous rend moins vulnérable face au changement climatique, notamment face aux épisodes de sécheresse : si certaines variétés ont besoin de beaucoup d’eau pour pousser, d’autres se contentent de peu. Alors pourquoi ne pas découvrir les variétés et races locales issues du riche patrimoine alimentaire breton ?
Du côté des espèces animales bretonnes, il en existe plusieurs. Pour les vaches laitières, la Pie Noir est réputée; et il existe également une race très locale de poulet en Ille-et-Vilaine, plus précisément à Rennes qui s’appelle le coucou rennais.
Soutenir les pratiques agricoles vertueuses
Plusieurs pratiques agricoles sont respectueuses de la biodiversité. L’agriculture biologique n’utilise pas d’engrais chimiques ni de pesticides qui risquent d’altérer la santé de nombreux êtres vivants. L’élevage extensif, qui se pratique sur des prairies permanentes avec un faible nombre d’animaux à l’hectare, permet d’améliorer la fertilité des sols tout en conservant la biodiversité. La pêche durable préserve la ressource, elle vise à limiter la surpêche et maintient les stocks de poissons à un niveau sain. En choisissant des produits issus de modes de production de qualité, vous soutenez les producteurs dans leurs pratiques vertueuses.
Si vous souhaitez plus d’informations sur les pratiques de pêche durable, rendez-vous sur cet article, poisson sauvage : décision sage.
Plus savoureuse pour nos papilles, plus vertueuse pour notre environnement et plus sécurisante pour notre santé, faire le choix de la biodiversité dans l’assiette est important. Vous avez désormais toutes les cartes en main pour élaborer une assiette qui soutient la biodiversité pour l’agriculture et l’alimentation. Alors 3, 2, 1, diversifiez !
