C’est un café culturel où l’on peut à la fois boire un verre, contempler une exposition ou danser devant un concert. Elodie Fouldrin nous présente le concept de ce lieu atypique dans le bourg de Plouguerneau (29).
Bonjour Elodie Fouldrin, vous êtes co-fondatrice et gérante de la cave et du café culturel le Bar Ha Gwin à Plouguerneau. Comment l’idée d’ouvrir un nouvel espace dans le bourg de Plouguerneau vous est-elle venue et comment s’est déroulée sa création ?
Tout a commencé il y a deux ans, juste avant le premier confinement, lorsque deux amies et moi avons eu l’idée de créer un nouveau lieu dans le bourg de Plouguerneau. C’est Fabienne, passionnée par le vin, qui voulait ouvrir une cave. Laeticia, journaliste réalisatrice, et moi, pas du tout dans le milieu car je travaillais en tant que consultante en recrutement, avions très envie de la suivre dans cette aventure ! Alors, toutes les trois, habitantes de Plouguerneau, avec des compétences différentes et complémentaires, nous avons fait mûrir le projet lors du premier confinement, puis dès que l’on a pu, nous avons acheté une vieille maison au 13 rue Bel air, qui était entièrement à rénover. Nous avons fait nous-même une grande partie des travaux, pour finalement ouvrir le Bar Ha Gwin en août 2020. Son concept ? Il s’agit d’un lieu mixte, qui propose à la fois une cave à vins, bières, spiritueux et épicerie fine et un café culturel qui peut accueillir les clients pour boire un verre et assister à des représentations culturelles, selon notre programmation. Nous avions constaté qu’il manquait dans la ville un lieu intergénérationnel qui permettait de mélanger aussi bien les familles, les couples, des groupes d’amis ou les touristes, et où la culture était accessible pour tous. Lors du deuxième confinement, nous avons dû fermer le côté café mais la cave est restée ouverte car considérée comme essentielle. On s’est rendu compte que cela permettait de rencontrer notre future fidèle clientèle et de partager des moments conviviaux. Beaucoup de personnes venaient acheter une bouteille, juste pour papoter et voir du monde dans leur journée. Cette clientèle était toujours présente lorsque le café a rouvert.
Aujourd’hui, je suis la seule des trois amies à toujours travailler pour le Bar Ha Gwin, épaulée par une alternante et un autre salarié.
En quoi consiste un café culturel ? Comment ce projet a-t-il été accueilli par les habitants ?
Nous avons obtenu le label “café culture” qui caractérise un café traditionnel, où l’on sert des boissons sans alcool et avec alcools et où l’on rend accessible la culture sous diverses formes gratuitement aux clients du café.
Pour cela, nous proposons tous les mois une programmation riche pour faire découvrir au plus grand nombre des œuvres et des artistes. Des concerts, des expositions, des projections de films et documentaires ou encore du théâtre d’impro ont lieu dans notre café. Notre idée, dès le début, était de faire venir la culture aux habitants de Plouguerneau qui sont un peu loin de Brest ou qui n’ont pas l’habitude de s’intéresser à la culture. Les Plouguernéens sont historiquement des gens qui aiment la culture, le théâtre, les concerts et nous voulions offrir un lieu qui leur permette d’en profiter sans avoir à aller à Brest.
Notre projet a été super bien reçu par les habitants, qui nous ont suivi du début à la fin lors des travaux, via notre page Facebook. Et puis maintenant, nous sommes très contentes du résultat car ça fonctionne ! Nous touchons des personnes éloignées de la culture, nous faisons se rencontrer des personnes qui ne se parleraient jamais en dehors du café… De part la programmation très hétéroclite, nous voyons venir des gens très différents à chaque nouvel évènement, c’est super !
Le choix des artistes, bretons mais pas que, qui animent votre café tout au long de l’année est arbitraire. Vous choisissez des artistes qui vous parlent, que vous aimez et qui ont du sens à vos yeux. Pour les mois de novembre et décembre, quelle programmation proposez-vous ?
Pour le côté musique, nous avons le 4 novembre, le vice champion de France de beat boxing, Mike Fly, qui fait un concert ; notre soirée karaoké qui plait beaucoup, et un fest-noz fin novembre par Tanguy Le Gall du groupe Startijenn et Erwan Moal. Nous choisissons les artistes de manière arbitraire, il faut que cela nous parle et nous plaise, que cela ait du sens à nos yeux… Nous ne choisissons pas uniquement des artistes bretons, nous élargissons à tout autre origine. L’année dernière nous avons accueilli un groupe Touareg par exemple.
Puis en décembre, nous proposons un marché de noël sous notre véranda. Nous proposons aux artisans locaux de tenir un stand où ils vendent leurs artisanats. Ça a beaucoup plu l’année dernière.
A côté du café se trouve une cave à vins, bières et spiritueux et une épicerie fine. Quels produits, à boire et à manger, pouvons-nous trouver ?
Nous proposons différents alcools comme le vin, la bière et les spiritueux, gin, whisky, pastis, vodka… Et la particularité de la cave est que toutes les bières vendues sont finistériennes ! Nous avons fait ce choix pour plusieurs raisons, écologiques car il y a moins de transport, économiques en promouvant les producteurs locaux, éthiques et pour notre plaisir car ce sont de bons produits. Nous avons de quoi fournir notre cave aisément, nous avons par exemple 14 fournisseurs micro-brasseurs différents finistériens. Puis nous vendons des produits sucrés et salés, toujours 100% bretons, comme les pâtés de Châteauneuf du Faou, des bocaux de poissons de Carantec ou des dips de légumes. Il y a également du thé et du café en vrac. Le café provient de la Brûlerie du Léon à Brest et les thés d’un fournisseur allemand avec qui j’ai déjà travaillé sept ans quand je tenais une boutique de thés à Paris. Contrairement à notre programmation éclectique, proposer des produits alimentaires 100% bretons est une valeur à laquelle nous n’allons pas déroger !
Enfin, il est possible de boire et manger local dans le bar. Au menu, de la bière Coreff ou une bière artisanale fabriquée dans une microbrasserie finistérienne. Tous les deux mois, nous changeons de microbrasseries. Et tous les jeudis et les vendredis, nous accueillons, sur le parking, des foodtrucks : Sushis nomade le jeudi et Les petits ventres le vendredi.
Pour donner toutes les clés à vos clients, vous organisez des ateliers d’initiation à la mixologie pour apprendre à utiliser les alcools que vous vendez. Mais qu’est- ce que la mixologie et comment est-il possible de s’inscrire à l’atelier ?
Oui, nous avons commencé au mois de septembre et cela a bien plu. La mixologie correspond à l’art de faire un cocktail. Tony anime l’atelier pour que les participants apprennent à faire des cocktails avec différents alcools. Pour le premier atelier, le lambig, le whisky armorik ou le gin Golf connexion ont été utilisés.
Pour s’inscrire, il faut aller sur la page internet de notre site. Vous y trouverez également toute la programmation pour les prochains mois.
La consommation d’alcool est dangereuse pour la santé, à consommer avec modération.
